En cette journée mondiale du sommeil, je souhaite m’adresser à vous.
Parce que pour certains cet article sera le premier qu’ils liront de moi, voici une courte présentation:
Je suis une orthophoniste qui n’a rien de typique. Je rééduque le ronflement et l’apnée obstructive. J’apprends aux gens à respirer la nuit au lieu de ronfler. J’ai mis une décennie de recherche, d’analyse et d’expérience dans l’établissement d’un protocole efficient. Les gens qui me consultent arrêtent de ronfler ou bien le font moins en qqs semaines. Ils ont aussi une meilleure gestion de leurs émotions, une meilleure attention, font moins d’asthme ou ne serrent plus des dents la nuit. Pourquoi? Parce que tout ça est lié. Ce que j’offre, c’est d’expliquer quels sont ces liens autant pour le public que pour les prof. de la santé. Ma mission est là. Démocratiser la rééducation des troubles obstructifs du sommeil et faire innover l’orthophonie par la même occasion.
Mon pedigree, pour ceux que ça intéresse:
En plus d’être l’autrice de près de 80 articles de vulgarisation scientifique, je suis titulaire d’un baccalauréat en psychologie de l’U.Q.T.R., et d’une maîtrise en orthophonie de l’U.L., je donne des conférences depuis 2016 et de la formation à l’international depuis 2021. Je pratique en privé auprès d’une clientèle variée, pédiatrique et adulte, mais me suis spécialisée en thérapie myofonctionnelle. C’est pour cette expertise, qu’on me consulte et m’interview dans les médias écrits comme télévisuels et c’est avec plaisir que je remplis ce rôle, au cœur de ma mission.
Alors…pour célébrer cette journée mondiale du sommeil, j’ai pensé citer ici quelques faits inconnus et surprenants concernant le sommeil.
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Le sommeil perdu ne se récupère pas.
Si on prive un humain de sommeil pendant une nuit et la journée suivante, il dormira entre 10-12 hrs plutôt que le 8hrs de sommeil habituel. Mais ce 2-4 hrs supplémentaire n’a pas la même architecture de sommeil, d’une part, et d’autre, les impacts neurologiques de ce manque de sommeil ne s’effacent pas. Même 3 nuits consécutives de 8hrs n’effaceront pas l’effet du manque de sommeil.
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L’être humain est incapable de juger objectivement de sa fatigue.
Ce qui est problématique, quand on prend le volant. Le manque de sommeil va avoir le même impact, en fait, pire, que le taux de 0,08% d’alcoolémie dans le sang qui est la limite où on considère un individu légalement intoxiqué à l’alcool. Après avoir été debout pendant 19 hrs, ce qui représente de se lever à 6:00 et de veiller jusqu’à 1:00 du matin, la personne est plus dangereuse derrière un volant que si elle avait bu au point d’intoxication. Une personne qui se lève à 6:00 commence à représenter un risque après 15hrs, soit à 9:00 du soir. Combien d’entre nous sommes encore sur la route à cette heure?
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La relation entre risque d’accident et heures de sommeil n’est donc pas linéaire. Le risque ne s’additionne pas, il se multiplie.
AAA (American automobile association) publie les constats suivants: avec 5hrs de sommeil une personne est 3x plus à risque d’un accident de la route, avec 4hrs 11x plus à risque. Là on parle d’une nuit. Une seule entourée de bonnes nuits réparatrices de chaque côté. Mais qu’arrive-t-il quand le sommeil est chroniquement atteint? Quand le sommeil est atteint en qualité mais pas en quantité? Les risques pour la santé se multiplient. Les premiers seront l’inattention, l’irritabilité, les sautes d’humeur, la sudation nocturne, la perte de libido, mais ça ne s’arrête pas là.
- Le manque chronique de sommeil comme dans les cas d’apnée obstructive du sommeil fait perdre de la masse au cerveau
Le manque chronique de sommeil, comme dans les cas de troubles obstructifs du sommeil entraîne une perte de densité de la matière grise et blanche, une activité accrue de l’amygdale et un déficit dans le cortex préfrontal où sont situées les fonctions exécutives. La personne est donc plus prône à la dépression, à la colère, et moins habile à résoudre des problèmes et gérer les relations interpersonnelles (pragmatique).
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Le manque de sommeil en quantité ou en qualité augmente la toxicité du cerveau.
Les déchets cellulaires (Plaques amyloides et Protéine Tau) s’accumulent et cela prédispose aux maladies neurodégénératives comme l’Alzheimer et certaines aphasies primaires progressives. Sachant cela, on a là un levier de prévention pour ces maladies. Un qui est largement ignoré mais qui mériterait d’être discuté.
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Le ronflement ne fait pas partie du développement normal de l’être humain.
Le ronflement est un symptôme que nous banalisons socialement. Cette banalisation a un coût réel pour notre système de santé.
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Il est possible de rééduquer les muscles qui font le bruit ou qui bloquent la respiration la nuit.
La thérapie myofonctionnelle prodiguée par une orthophoniste qualifiée permet de ronfler moins, et de réduire l’indice d’apnée/hypopnée. En mots simples, l’orthophoniste peut permettre à une personne de mieux respirer la nuit. Au Québec, une seule a l’expertise. Elle est ici à Trois-Rivières, et se fait une mission de démocratiser cette pratique pour le plus grand bien de tous.
Liens d’intérêt:
Quand TikTok propose de dormir la bouche bandée | La Presse
Pourquoi l’orthophonie permet de ronfler moins – Marie-Emmanuelle Marchand (monorthophoniste.com)
La face cachée du sommeil – Marie-Emmanuelle Marchand (monorthophoniste.com)
Marie-Emmanuelle Marchand, M. Sc., Orthophoniste
Source: Why we sleep – Matthew Walker. L’auteur et chercheur émérite a recensé toutes ces recherches. Le mérite lui revient, je n’ai, pour ma part que lu, vulgarisé et synthétisé l’information percutante qu’il y a colligée.
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