Dans 50% des cas de dyspraxie, on peut retracer l’existence de problèmes périnataux. Dans l’autre moitié des cas, on retrouve souvent des antécédents familiaux d’autres troubles de développement (dysphasie, troubles spécifiques d’apprentissage). Il n’existe actuellement aucun test radiologique qui nous permette de faire le diagnostic de la dyspraxie. Il y a cependant différentes théories neuropsychologiques qui tentent d’expliquer la dyspraxie.
Liégeois et al., (2011) avancent l’hypothèse selon laquelle un transmutation du chromosome 7q31 pourrait constituer une étiologie génétique chez certains individus.
Hodge (2006) parle d’une différence cérébrale qui compromettrait et retarderait l’apparition des processus d’apprentissage du langage dont a) décoder les sons et b) encoder les mouvements articulatoires qui permettent la production de ces sons à l’isolé et en séquence (syllabes, mots, énoncés).
La définition exacte de dyspraxie est la suivante: Trouble affectant les processus cognitifs qui permettent de planifier, d’exécuter et d’automatiser des mouvements volontaires, appris, effectués dans un but précis et permettant une interaction adéquate avec l’environnement. Donc, nous pourrions simplifier en disant que ce n’est pas le »faire » qui pose problème mais le »comment faire ».
Les « symptômes » ou caractéristiques de la dyspraxie verbale selon l’ASHA (2007) sont :
- Erreurs inconstantes dans la production de la même syllabe ou du même mot (affectant les consonnes et les voyelles);
- Allongement ou discontinuité des transitions d’un phonème ou d’une syllabe à l’autre;
- Prosodie inappropriée;
- Difficulté dans la création des plans moteurs pour les phonèmes et dans la programmation/planification d’une séquence de mouvements;
- Les difficultés sont présentes en absence de déficits neuromusculaires, de paralysie, ou de faiblesse musculaire.
Il n’est pas toujours évident de différencier ces critères, d’autres critères comme ceux du Trouble phonologique, de la Dysarthrie, etc. C’est pour cette raison qu’une évaluation approfondie par votre orthophoniste est recommandée. Je travaille toujours dans l’optique où meilleure est l’évaluation, meilleure sera l’intervention. Le but n’étant pas de coller un étiquette à l’enfant, mais de bien cerner où se situent ses difficultés pour que l’aide qui lui sera dispensée soit exactement celle dont il a besoin, sans détour ni chichis.
Pour approfondir vos connaissances sur la dyspraxie, vous pouvez lire : Pannetier, E (2007) La dyspraxie, une approche clinique et pratique, Éditions du CHU Sainte-Justine, 126 p.
Marie-Emmanuelle Marchand, M. Sc., orthophoniste
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