Ceux et celles qui me suivent sur mon Facebook professionnel (ici) le savent, j’affectionne particulièrement le site Naître et grandir (ici). En faisant des recherches en vue de ma conférence sur la dysphasie du 19 mai 2016 (inscriptions ici), j’ai réalisé à quel point les «définitions» de ce trouble sur la toile peuvent porter à confusion. Je vous fais grâce des erreurs et vous rapporte plutôt l’article de Naître et grandir (en intégral, donc tout le mérite leur revient) qui, ma fois, explique clairement (sans erreur d’interprétation!) ce qu’est la dysphasie.
Le trouble primaire du langage, aussi appelé dysphasie, touche plusieurs composantes du langage (ex. : la compréhension, la production des sons, la construction des phrases, le vocabulaire). Il est donc différent d’autres troubles du langage qui ne touchent qu’un seul élément comme la difficulté à produire des sons ou la difficulté à trouver ses mots. L’enfant dysphasique a aussi de la difficulté à fonctionner comme les autres enfants de son âge et ces difficultés peuvent nuire à ses relations et à ses apprentissages.
Le trouble primaire du langage est un trouble qui persiste à l’âge adulte. Il ne s’agit donc pas d’un retard que l’enfant va rattraper. La proportion de Québécois de 5 ans atteints de dysphasie n’est pas connue avec certitude, mais elle pourrait être d’environ 7 %.
Comment se manifeste la dysphasie?
L’enfant atteint de dysphasie peut avoir de la difficulté à comprendre le langage, à s’exprimer, ou les deux. Par exemple, certains enfants dysphasiques ont du mal à saisir les consignes et les questions. D’autres enfants dysphasiques comprennent assez bien, mais s’expriment encore avec des phrases incomplètes ou incorrectes, même entre 4 et 5 ans (ex. : « Moi manger gâteau »). Ils peuvent aussi chercher leurs mots, employer des mots imprécis, faire des phrases très courtes ou prononcer difficilement certains sons.
En fait, le langage de l’enfant dysphasique ressemble à celui d’un enfant plus jeune. Bien sûr, tous les enfants qui apprennent à parler doivent relever certains défis. Par exemple, pour les tout-petits qui parlent français, apprendre à conjuguer les verbes et à employer les bons pronoms n’est généralement pas facile. Cependant, pour un enfant dysphasique, la difficulté est beaucoup plus grande.
Les causes
La dysphasie est un problème neurologique présent à la naissance. Cela signifie que le cerveau des personnes dysphasiques fonctionne différemment pour l’apprentissage du langage. Ces différences ne sont toutefois pas encore complètement comprises par les spécialistes.
Ce trouble pourrait avoir des causes génétiques. À ce jour, aucun gène précis n’y a toutefois été associé. C’est pourquoi les scientifiques croient qu’une combinaison de gènes pourrait en fait augmenter les probabilités d’être dysphasique.
Par ailleurs, les difficultés de langage d’un enfant dysphasique ne sont pas causées par un autre problème comme une déficience intellectuelle ou un manque de stimulation. En effet, mis à part son trouble de langage, l’enfant atteint de dysphasie se développe comme les autres enfants de son âge.
Quand consulter?
À partir de 18 mois, un enfant dont le développement du langage est en retard par rapport aux enfants du même âge devrait être évalué et suivi par un orthophoniste. Voici quelques signes de retard à surveiller :
- À 18 mois, l’enfant ne cherche pas à communiquer, n’imite pas les sons et les mots ou dit moins de 10 mots.
- À 2 ans, l’enfant a de la difficulté à comprendre les consignes et les questions du quotidien ou n’utilise pas deux mots ensemble (ex. : papa parti).
- À 3 ans, l’enfant ne comprend pas plusieurs mots abstraits (ex. : en dessous, rouge, trois, après) ou ne fait pas de petites phrases.
- À 4 ans, l’enfant a de la difficulté à tenir une conversation ou il fait seulement de courtes phrases contenant des erreurs.
- À 5 ans, l’enfant n’arrive pas à expliquer et à raconter quelque chose ou il s’exprime comme un enfant plus jeune.
Ces signes n’indiquent pas nécessairement que votre enfant souffre de dysphasie, mais s’il présente ce genre de difficultés ou si vous êtes inquiets de son langage, parlez-en à votre médecin de famille. Vous pouvez aussi communiquer avec votre CLSC qui vous dirigera vers des ressources en orthophonie.
Les services en orthophonie sont offerts dans le réseau public de la santé. Il y a toutefois une attente importante. Certains orthophonistes pratiquent aussi en clinique privée. Il faut alors prévoir que des coûts seront associés à la consultation. Ceux-ci sont souvent couverts en tout ou en partie par des régimes d’assurance privée.
Comment intervenir?
Avant l’âge de 4 ou 5 ans, reconnaître le trouble primaire du langage est difficile. En effet, les différences entre les enfants sont souvent encore trop importantes pour faire un diagnostic fiable. Toutefois, si votre enfant présente des difficultés persistantes malgré le fait qu’il a été bien stimulé, l’orthophoniste pourrait formuler une hypothèse de dysphasie.
Après avoir évalué le développement du langage de votre enfant, l’orthophoniste proposera un plan d’intervention. Il sera composé d’objectifs comme « dire ses premiers mots » ou « faire des phrases complètes ». Il inclura également des idées de stratégies à appliquer à la maison et dans le milieu de garde pour atteindre ces objectifs. L’orthophoniste surveillera ainsi l’évolution de votre enfant par rapport aux objectifs fixés.
Références
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