«Est-ce que ce qu’on fait c’est correct?», «Qu’est-ce qui fait qu’il ne parle pas?», «Je pense qu’il est lâche… il préfère pointer que nommer».
Tous ces commentaires ont été entendus dans mon bureau des dizaines de fois par des parents qui à chaque fois, ont l’impression d’être les seuls à penser ainsi. Les parents de jeunes et moins jeunes veulent tous «faire pour le mieux», mais il n’est pas toujours évident de savoir s’y retrouver lorsqu’il est question du développement langagier de notre enfant. C’est pourquoi, aujourd’hui, par le biais de cet article, je vous présente quelques stratégies de stimulation langagière. Mais avant d’entrer dans le vif du sujet, une mise en garde s’impose. Ces conseils sont judicieux certes, mais ils ne peuvent être suffisants pour rétablir la synchronie (c.-à-d. que l’enfant rattrape ses pairs) si le retard est sévère ou s’il s’agit d’un trouble (affection persistante de difficultés langagières). C’est pourquoi j’offre des rencontres d’évaluation des besoins pour pouvoir discuter «à chaud» du développement langagier de votre enfant et vous enseigner les stratégies de stimulation langagière les plus optimales en fonction de son style d’apprentissage, de son âge, et de la problématique qu’il semble présenter, mais aussi pour soulager vos inquiétudes et répondre à vos questions. Une heure de votre temps ne vous aura jamais autant rapporté!
Être à l’écoute
La première chose, c’est d’être à l’écoute. Votre enfant peut ne pas parler beaucoup, mais tenter de communiquer autrement. Une main tendue vers un jouet est une tentative de communication, saisissez-la et nommez l’objet en question, verbalisez ce que votre enfant aurait pu dire (ex. : Veux nounours), mettez des mots sur ses intentions. De la même façon, si votre enfant sursaute parce qu’il vient d’entendre quelque chose tomber, nommez ce qui vient de se produire, évoquez la situation avec des mots simples, amenez-le avec vous constater le dégât et amusez-vous à nommer ce qui s’est produit (ex. : Oh! Dégât! Céréales tombées!). Alors, observez et suivez le regard de votre enfant pour pouvoir nommer ce qu’il regarde ou ce à quoi il s’intéresse. Ce genre de stimulation, plus contextuelle, sera plus efficace qu’une stimulation hors contexte puisqu’elle est cohérente avec ce qui se passe là et maintenant pour votre enfant. À titre d’exemple, ne parlez pas de parrain qui s’en vient, attendez qu’il arrive puis profitez de l’occasion qui se présente, du bonheur de votre enfant, pour supporter les intentions de communication qu’il fera certainement en le voyant arriver par la fenêtre!
Énoncé de l’enfant + 1
La règle d’or, c’est de prendre ce que dit l’enfant et d’ajouter un mot. E : veux ballon A : veux ballon bleu. De cette façon, on offre à l’enfant un modèle qu’il est susceptible de pouvoir reproduire. Nous nous situons ainsi une marche plus haute et non pas dix-huit marches plus hautes comme dans l’exemple suivant E : veux ballon A : Tu veux le ballon qu’on t’a acheté pour ta fête pour aller jouer dans la salle de jeu avec ton frère?
Répétez
En tant qu’adultes, on aime la diversité, la variété. En effet, personne n’aime manger du pâté chinois tous les jours pour souper. Votre enfant, lui, surtout s’il parle peu a besoin de répétition pour construire ses représentations des sons et des mots. Lire la même histoire encore et encore jusqu’à ce que l’enfant s’en fatigue peut être un excellent moyen d’enrichir la trace de ces sons et de ces mots pour l’aider ensuite à les maitriser. Dans le même ordre d’idée, si vous jouez au camion, vous pourriez facilement dire le mot camion une bonne vingtaine de fois. Vous vous sentirez peut-être ridicule au début, mais lorsque vous entendrez votre enfant reprendre le modèle et dire à son tour le mot camion, je vous assure que vous oublierez vite le ridicule ressenti jusque-là.
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Votre orthophoniste,
Marie-Emmanuelle Marchand, M. Sc., orthophoniste
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