Qui ne veut pas perdre de poids? Il semblerait que tout le monde, même les athlètes aimeraient perdre quelques livres. Pas plus tard que samedi dernier, un athlète (marathonien j’ai cru comprendre) s’entraînait près de moi à La forge. Son corps bien sculpté par l’activité physique intense qu’il s’impose était encore plus démarqué par un jeûne intermittent mis en surplus du reste. Peut-être cherchait-il à être plus rapide, je l’ignore. Je le cite en exemple parce que c’est pour moi un exemple qui illustre bien que tout le monde ou presque aimerait perdre qqs livres.
Que perdre du poids soit un objectif de performance, une étape nécessaire pour retrouver la santé, ou une quête d’esthétisme, si vous avez un trouble obstructif du sommeil, perdre du poids est plus difficile pour vous.
Si vous avez un trouble obstructif du sommeil, perdre du poids est plus difficile pour vous.
Bien que l’on pense généralement à l’apnée obstructive lorsqu’on parle de troubles obstructifs du sommeil, d’autres troubles font partie de cette appellation parapluie (terme général en regroupant d’autres).
Saviez-vous que le ronflement, aussi appelé ronchopathie fait partie des troubles obstructifs du sommeil?
Voici une liste de certains des troubles obstructifs du sommeil les plus courants :
- Ronchopathie : Bien que ce ne soit pas un trouble du sommeil en soi, la ronchopathie est un symptôme commun de l’obstruction des voies respiratoires supérieures, souvent associée à l’apnée du sommeil.
- Syndrome de résistance des voies respiratoires supérieures (SRVRS) : Il s’agit d’un trouble caractérisé par une résistance accrue au flux d’air à travers les voies respiratoires supérieures, ce qui peut entraîner des difficultés respiratoires pendant le sommeil.
- Hypoxémie nocturne : Cela se produit lorsque les niveaux d’oxygène dans le sang baissent pendant le sommeil en raison d’une mauvaise ventilation des voies respiratoires.
- Apnée centrale du sommeil (ACS) : Contrairement à l’apnée obstructive, l’ACS est causée par un dysfonctionnement du cerveau dans la régulation de la respiration pendant le sommeil.
- Syndrome de Pickwickian (obésité-hypoventilation) : Il s’agit d’un trouble caractérisé par une combinaison d’obésité, d’apnée du sommeil et d’une mauvaise régulation de la respiration, ce qui peut entraîner une hypoventilation (ventilation insuffisante des poumons).
- Syndrome de résistance des voies respiratoires supérieures avec insuffisance respiratoire nocturne (SRVRS-IRN) : Il combine une résistance accrue des voies respiratoires supérieures avec une insuffisance respiratoire nocturne, ce qui entraîne des problèmes de respiration pendant le sommeil.
Maintenant, parlons de mon coupable préféré, l’apnée obstructive du sommeil.
On utilise généralement l’IAH pour indiquer sa sévérité. IAH veut dire indice d’apnée hypopnée. C’est le nombre d’événements à l’heure qui intéresse généralement. 5-14 : léger, 15-29 : modéré, 30 et + : sévère.
Dans cet indice, il y a donc ces deux concepts :
- Apnée obstructive du sommeil (AOS) : Courante, elle se produit lorsque les muscles de la gorge se relâchent de manière excessive pendant le sommeil, obstruant partiellement (90% ou plus) ou complètement les voies respiratoires. Cela peut entraîner des arrêts de la respiration, appelés apnées, qui durent plusieurs secondes (10 sec. ou plus). Ces apnées peuvent être suivies de réveils brefs (conscients) ou de micro-réveils (généralement inconscients).
- Hypopnée : Il s’agit d’une réduction partielle de la respiration (30% du flux d’air), mais pas à l’arrêt complet, qui peut également résulter d’une obstruction partielle des voies respiratoires.
Ces interruptions de la respiration peuvent perturber le sommeil et conduire à une multitude de symptômes et de problèmes de santé, notamment une résistance à l’insuline et une altération du métabolisme du glucose et le diabète. Malheureusement, ces modifications nuisent toutes à la perte de poids et comme l’obésité est un facteur de risque reconnu de l’apnée obstructive du sommeil, ça vaut la peine d’en discuter.
En contexte d’apnée obstructive du sommeil, perdre du poids pourrait vous aider à respirer.
En effet, quand les couches adipeuses (gras) tapissent le pharynx (tuyau pour respirer), le lumen pharyngé (trou au milieu du tuyau) est plus petit. Plus c’est petit, plus c’est facile à boucher, mais aussi, plus l’air passe vite (principe de Bernoulli en physique), la pression diminue et les parois du tuyau se rapprochent les unes des autres, rétrécissant d’autant plus l’espace pour respirer. Pour approfondir cette notion, suivez-moi en vous inscrivant à l’infolettre. Ce sera le sujet de mon prochain article.
Comment la résistance à l’insuline, l’altération du métabolisme du glucose et le diabète entravent la perte de poids?
- Stockage accru des graisses : Lorsque le corps devient résistant à l’insuline, il a du mal à utiliser efficacement l’insuline pour faire pénétrer le glucose dans les cellules. En réponse, le pancréas produit davantage d’insuline. Cela peut entraîner un excès d’insuline dans la circulation sanguine, ce qui favorise le stockage des graisses dans les cellules adipeuses, en particulier autour de l’abdomen.
- Favorisation de la prise de poids : La résistance à l’insuline peut entraîner une augmentation de l’appétit et des fringales, en particulier pour les aliments riches en glucides et en sucres. Cela peut inciter à consommer davantage de calories, ce qui peut conduire à un gain de poids.
Vous auriez dû voir la face de ma cliente quand je lui ai expliqué ça. Jeune femme dans la vingtaine, elle fait de l’aos. Elle n’accepte pas avoir besoin d’une machine pour dormir alors quand elle a un conjoint, elle dort sans. Évidemment, durant ces périodes, elle est ÉPUISÉE. Quelle ne fût pas sa surprise quand je lui ai expliqué que le cerveau dans cet état d’épuisement va chercher à emmagasiner des aliments riches en glucides, gras et salés. Souvent croustillants parce qu’il a été prouvé que le crunchhh apporte une satisfaction supplémentaire au cerveau. Elle qui était en couple durant qqs mois s’est mise à acheter des sacs de chips au COSTCO alors qu’elle vit seule. Elle ne comprenait pas son envie soudaine pour les chips. Célibataire depuis qqs semaines, elle a repris le port de son CPAP et, imaginez-ça. Elle n’a plus envie de manger des chips! Histoire vraie. Je n’oserais jamais inventer une chose pareille. Si elle me lit, elle se reconnaîtra.
- Difficulté à brûler les graisses : Lorsque les cellules deviennent résistantes à l’insuline, il devient plus difficile pour les cellules musculaires d’absorber le glucose pour l’utiliser comme source d’énergie. En conséquence, le corps peut avoir tendance à brûler moins de graisses et à stocker davantage de glucose sous forme de graisse.
- Ralentissement du métabolisme basal : Une altération du métabolisme du glucose peut perturber la régulation de l’énergie et du métabolisme de base. Cela peut conduire à une diminution du nombre de calories brûlées au repos, ce qui peut rendre plus difficile la création d’un déficit calorique nécessaire pour la perte de poids.
Un métabolisme basal rapide, c’est ce qui caractérise bien souvent ces gens élancés qui peuvent se permettre des écarts alimentaires sans que leur poids ne varie. Vous savez, cette personne mince qui vous enrage quand vous regardez son allure et ce qu’elle mange alors que vous c’est tout le contraire!
- Inflammation chronique : La résistance à l’insuline et les problèmes de métabolisme du glucose sont souvent associés à une inflammation chronique dans le corps. Cette inflammation peut interférer avec les processus métaboliques et la capacité du corps à brûler les graisses.
- Difficulté à réguler l’appétit : Des niveaux élevés d’insuline peuvent perturber les signaux de satiété envoyés au cerveau, ce qui peut entraîner une sensation de faim excessive et des envies de sucre et de glucides.
- Résistance à l’insuline : Dans le diabète de type 2, les cellules deviennent résistantes à l’insuline, une hormone qui permet au glucose de pénétrer dans les cellules pour être utilisé comme source d’énergie. En conséquence, le glucose reste souvent dans le sang, ce qui peut entraîner une augmentation de l’appétit et des fringales.
- Hyperglycémie : Des niveaux élevés de glucose dans le sang peuvent signaler au cerveau qu’il y a un manque d’énergie disponible pour les cellules, ce qui peut stimuler l’appétit et les envies de sucre et de glucides, ce qui rend difficile de maintenir une alimentation équilibrée.
- Hormones du stress : Le diabète peut entraîner une augmentation de la production de certaines hormones liées au stress, comme le cortisol. Des niveaux élevés de cortisol peuvent favoriser le stockage des graisses, en particulier autour de l’abdomen.
- Déficit d’activité physique : Les symptômes du diabète et de l’aos, tels que la fatigue et la sensation de faiblesse, peuvent rendre plus difficile l’engagement dans des activités physiques régulières, ce qui est essentiel pour la perte de poids.
En conclusion, il est important de noter que bien que la résistance à l’insuline, les problèmes de métabolisme du glucose, le diabète et l’aos puissent compliquer la perte de poids, une gestion appropriée de la glycémie et des choix alimentaires sains, associés à de l’exercice régulier, peuvent aider à favoriser la perte de poids et à améliorer la santé globale. Il est recommandé de consulter un professionnel de la santé pour des conseils spécifiques sur la gestion du diabète et la perte de poids.
Pour ma part, je me contente (et c’est pas rien) d’apprendre à la personne à respirer au lieu de ronfler. Le reste s’améliore de lui-même.
Marie-Emmanuelle Marchand, M. Sc., Orthophoniste
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