Épilepsie et langage… y voir plus clair

Une référence récente m’a été transmise pour un enfant épileptique. Cette affection neurologique complexe est connue de tous, mais généralement mal comprise. Outre les symptômes typiques des crises, le public ignore bien souvent de quoi il s’agit. Qui plus est, les enfants épileptiques présentent des affections à certaines sphères du langage et pour plusieurs, l’orthophonie s’avérera nécessaire afin que le développement langagier ne soit pas trop atteint par la maladie. Voici donc un court résumé du lien entre l’épilepsie et le langage. L’article original peut être lu ici.

L’épilepsie est une affection neurologique organique qui traduit une anomalie du fonctionnement cérébral. Ce trouble se manifeste par la répétition de crises épileptiques spontanées secondaires à une décharge anormale, excessive et hypersynchrone de neurones (Thomas & Arzimanoglou, 2003).

Pourquoi s’intéresser à l’épilepsie chez l’enfant en tant qu’orthophoniste?

Parmi les 3,5 millions de personnes qui développent une épilepsie chaque année à travers le monde, on estime que 40 % sont âgées de moins de 15 ans (Guerrini, 2006). En lien avec la prévalence élevée de cette maladie durant l’enfance, il est pertinent de s’intéresser aux possibles conséquences des crises épileptiques répétées sur la maturation du cerveau en développement. Plusieurs recherches, dont celles de Metz-Lutz (2008) et de Risse et Hempel (2001), ont démontré que l’épilepsie partielle pharmaco-résistante a un impact néfaste sur la cognition et est souvent à l’origine d’une latéralisation atypique des fonctions langagières.

Les 3 sphères du langage les plus atteintes dans les cas d’épilepsie chez l’enfant sont:

Le discours (Caplan et al., 2006)

La lecture (Vanasse et al., 2005)

L’accès lexical (Bell et al., 2001)

Ceci dit, il importe de comprendre que le profil des enfants souffrant d’épilepsie est très hétérogène. Certains troubles des fonctions cognitives sont en lien avec la localisation et le mode de propagation de la décharge et donc, ils sont spécifiques à un type d’épilepsie (Bartolomei et al., 2010). Trois types d’épilepsie sont plus fortement associés à des atteintes de la communication. Il s’agit des épilepsies: Frontale, temporale et rolandique (présentées dans cet ordre dans les photos jointes à cet article).

Outre le type d’épilepsie, Marston et ses collaborateurs (1993) soulèvent d’autres facteurs à prendre en considération avant d’intervenir auprès d’individus épileptiques:

Fréquence et durée des crises
Durée de l’épilepsie
Âge de début des crises
Étiologie des crises
Prise de médicaments anti-épileptiques
Problèmes psychosociaux
Facteurs génétiques
Facteurs environnementaux

Nous ne saurons suffisamment insister sur l’importance d’une évaluation approfondie du langage et de la parole pour une intervention ciblée et efficace. Un coup de fil à votre orthophoniste pourrait vous éclairer sur ce qui peut être fait dans le cas précis qui vous préoccupe… alors appelez!

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